Alors que la pandémie COVID-19 fait rage dans le monde, les femmes et les filles sont plus vulnérables que jamais. Avec le confinement de tout le monde à la maison à cause de cette pandémie : nous constatons une augmentation de la violence sexuelle et basée sur le genre, y compris la violence domestique. Il s’agit d’une double pandémie pour les femmes et les filles. La violence domestique continue d’augmenter de façon exponentielle et plus rapidement que le COVID -19 dans les familles confinées. Nous devons gérer efficacement les deux pandémies simultanément parce que les deux tuent, si on ne l’empêche.
Ce n’est pas un problème ougandais. C’est un problème régional et mondial. Les maisons dans lesquelles nous devons rester pour fuir COVID-19 deviennent de plus en plus dangereuses pour certaines personnes. Une semaine après la fermeture, ONU Femmes a rapporté qu’en France, la violence domestique a augmenté de 30% depuis la fermeture du 17 mars; et en Argentine 25% depuis le 20 mars. A Chypre, il a augmenté de 30% et 33% à Singapour. Dans d’autres pays comme le Canada, l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, il y a eu une augmentation des cas de violence domestique et une demande accrue d’abris d’urgence pour les victimes fuyant leur domicile. Au Liban et en Malaisie, les appels à l’aide ont doublé. En Australie, dans les cinq dernières années, les cadres de recherche ont connu un nombre très élevé de demande d’aide à la violence domestique. En Afrique et dans la région des Grands Lacs, nous sommes en train de ressembler des données, mais les rapports provisoires sur la violence sexuelle et basée sur le genre sont aussi préoccupants. En Ouganda par exemple, il est clair qu’il y a eu plus de cas de violence domestique depuis le confinement que nous n’en avons eu pour lutter contre la propagation de la maladie de corona virus. En fait, nous avons eu plusieurs morts par violence domestique et aucun décès par COVID-19. La nouvelle vision du 31 mars 2020 (page 5) a rapporté que «cinq personnes ont été tuées dans des violences domestiques depuis que le gouvernement a imposé des mesures de « rester à la maison ». En outre, le porte-parole de la police, Fred Enanga, a indiqué que la police avait remarqué une augmentation des cas de violence domestique, y compris le meurtre, ajoutant que la police avait enregistré un ou deux cas sur la même période. Comme attendu, alors que la violence domestique a augmenté, d’autres délits de fraude, cambriolage, escroquerie d’argent, les incursions courantes dans des maisons, ainsi que les tentatives de meurtre ont considérablement diminué, a-t-il déclaré.
Il y a ce cas que je connais à propos d’une femme dans le Buhweju rural qui s’est produit le 8 avril 2020. Un mari a été bloqué à Kampala par le confinement qui a suivi les mesures louables du gouvernement pour contenir la propagation du COVID-19. La victime de la violence était une épouse et les auteurs étaient quelques membres de la belle famille de la victime. Alors que la victime revenait de l’hôpital de Mbarara où elle avait réussi à aider une mère (une parente) à accoucher d’un enfant en bonne santé, elle a trouvé le beau-frère qui traumatisait ses trois enfants et la bonne pendant qu’ils se préparaient pour le dîner. La mère attendait une explication de son beau-frère comment il entrait dans la maison pour tourmenter ses enfants en l’absence des parents, l’agresseur, comme pour régler un vieux compte avec les parents des enfants, a déclaré sans vergogne que «Ninkwita nikwezikira-kasita turi omu karantini » – pour dire ; « Comme nous sommes en confinement, je vais vous tuer et vous enterrer sans que personne ne le sache ». Les menaces se sont poursuivies jusqu’au lendemain. Compte tenu de ce qui était arrivé aux autres femmes auparavant, la femme a remarqué un misogyne clair dans cette belle-famille. Elle a pris des précautions de protection.
La survivante avait enregistré ces menaces sur son téléphone. Elle a presque violé les directives de «rester à la maison» pour aller informer à la police. Une fois informé de ce cas, la police est venue aider mais le suspect s’été caché. Ce bourreau s’été culpabilisé; la raison pour laquelle il avait fuit la police. L’auteur était clairement conscient des crimes qui peuvent facilement être commis pendant le confinement. La femme et ses enfants ne sont pas actuellement à la maison. La sécurité de cette femme et celle de ses enfants ne pas garantie chez elle, malgré les assurances de la police, tout simplement parce que son marie n’est pas présente à la maison en plus, la station de la police se trouve à 7 km de chez elle, et le bourreau partage la même parcelle avec la survivante. Elle a pris refuge un peu loin de sa maison en attendant l’arrivée de son mari quand le confinement sera allégé. Ces cas et d’autres situations similaires sont en train de se passer en Ouganda et ailleurs pendant cette période de confinement. Les raisons de l’augmentation de la violence domestique au cours de cette période sont variées. Certaines familles ont toléré des relations abusives et ne se voyaient seulement que pendant 6 heures ou même moins sur 24 heures ceci avait renforcé la résilience du mariage. Maintenant, cela a changé; beaucoup de femmes ou d’hommes sont contraints de s’enfermer chez eux avec leurs agresseurs pendant que les services d’aide aux survivants sont perturbés ou ont été rendus inaccessibles.
Ensuite, vous avez les foyers jusqu’ici heureux mais stressé par les mesures de COVID-19. Certains hommes à cause des normes traditionnelles de genre – où «les hommes sont censés être des hommes» subvenaient aux besoins de la famille en toutes circonstances. Ils se retrouvent désormais incapables et se sentent humiliés de déclarer leur incapacité. Pour se défouler ils accusent leurs femmes et leurs enfants d’être extravagants à la maison. La pression que les hommes sont en train de sentir face aux difficultés économiques et l’inactivité est la base des conflits et des tensions dans le ménage. Le stress, la peur et l’anxiété qui en résultent corrompent toujours affectant leurs mémoires, leur croyance et leur action; d’autres développent des comportements inadaptés pour faire face à une situation. Ceci peut être pire en cas de confinement. Les réseaux sociaux ont également été inondés d’histoires de femmes se plaignant d’exigences sexuelles excessives de la part de leur mari pendant le confinement. L’archevêque de l’Église d’Ouganda a alerté les femmes d’accéder de plus en plus aux contraceptifs parce que des grossesses non désirées sont attendues pendant le confinement, probablement en raison de relations sexuelles non désirées dans le mariage ou dans le copinage (autrement dit violence conjugal). Comment faire face à une telle situation? J’ai quelques suggestions pour les individus / familles et les gouvernements.
- LES QUATRE VOIES DE SORTIE DE LA DOUBLE PANDEMIE
- de l’attitude positive
Ayez une attitude positive que nous surmonterons ce COVID-19. Il doit être clair pour tous les membres de la famille que la pandémie n’est la faute de personne. Nous devons lutter contre la pandémie et non les uns contre les autres. Cette réalisation vient d’une communication fluide, honnête et transparente avec tous les membres de la famille. Si le grand défi est la diminution des ressources financières, discutez de la meilleure façon de mobiliser davantage et d’ajuster le budget ensemble. La famille comprendra et proposera des options. Si le problème est la masculinité négative où l’homme veut toujours montrer son pouvoir sur les femmes et les enfants, il est temps d’ajuster votre attitude et de réaliser que si vous combinez votre pouvoir d’homme avec celui de votre femme et de vos enfants, vous surmonterez facilement le défi ensemble. Vous n’avez pas besoin de prétendre que vous avez les ressources quand vous n’en avez pas. Et l’épouse n’a pas encore à s’attendre à ce que l’homme lui fournisse quand il est clair qu’il est incapable même s’il le veut. C’est l’occasion de démontrer que vous pouvez vous soutenir mutuellement pour le bien de votre famille.
- La gestion des émotions
Il peut être inévitable pour les personnes qui vivent ensemble, d’être en désaccord et de se quereller mais de ne jamais laisser les désaccords dépasser les mots. Ne laissez jamais les désaccords dégénérer en violence. Il suffit de marcher à l’intérieur de l’enclot, faire médiation, faire des pompes, de nettoyer et de marcher autour de la maison pour se rafraîchir. Ça marche. Ne recourez pas à la consommation d’alcool pour vous rafraîchir. De plus, passez à votre ordinateur ou à votre téléphone si vous en avez un, et apprenez une nouvelle chose ou lisez des journaux ou d’autres messages sur votre téléphone. Appelez des amis pour entendre de bonnes histoires. Faites ce que vous aimez le plus – c’est une thérapie utile.
- Mesures gouvernementales
Pour le gouvernement, nos forces de sécurité de première ligne et nos systèmes de soins de santé doivent être suffisamment outillé et formé pour recevoir tout cas de violence basée sur le genre avec respect, sympathie et confidentialité qui crée la confiance, l’espoir et le sens de la justice pour la survivante tout en assurant une sanction réelle du bourreau.
- de services d’orientation et des soins
Dans le cadre des procédures opérationnelles standard, garder ouverts les services d’orientation pour les femmes, les filles, les garçons ou les enfants victimes de violence afin qu’ils puissent accéder librement aux services de soins ; hôpitaux et postes de police, même pendant les heures difficiles du couvre-feu. Veiller à ce que les services d’orientation restent entièrement équipées, ouvertes et suffisamment efficaces pour même répondre aux besoins sexuels et reproductifs ainsi qu’aux droits des femmes et des filles pendant le confinement.
Ensemble, nous pouvons combattre à la fois COVID-19 et la Violence Sexuelle et Basée sur le Genre.